S'épanouir au contact des animaux

dimanche 16 mai 2010 - 05:26
S'épanouir au contact des animaux


Ils sont sept à franchir, tous les mardis matins, les portes du refuge du Broc. Sept jeunes, déficients visuels, qui, au contact des chiens et des chats, se révèlent.

À l'origine de ce projet, il y a une passion. Celle de Céline Deharbe pour les animaux. Bénévole à SOS animaux depuis un peu plus d'un an, et titulaire d'un Brevet d'État d'animateur professionnel, spécialisé dans les personnes âgées et handicapées, elle a souhaité partager cette passion avec de jeunes déficients visuels.


« Je pense vraiment qu'on peut utiliser l'animal comme une thérapie pour certaines pathologies ».

Forte d'une expérience professionnelle auprès des animaux pendant des années, la jeune femme a ainsi proposé son projet au Centre de rééducation pour déficients visuels de Clermont-Ferrand, où travaille son mari. Et depuis septembre, ce sont sept jeunes qui, tous les mardis matins, poussent les portes du refuge du Broc.

Durant ces matinées, Guillaume, Julien ou Aurore prennent chacun en charge un chien, auquel ils vont apprendre à s'asseoir ou à marcher en laisse. « Cela permet au chien de se socialiser, précise Céline Deharbe. Au fur et à mesure, nous nous rendons compte qu'ils viennent plus facilement vers nous, qu'ils ont moins d'appréhension à notre contact. »

Si les progrès sont importants du côté des animaux, ils le sont également pour les jeunes. « De s'occuper ainsi des chiens, cela demande beaucoup de travail et d'attention, précise la bénévole. Ils doivent adapter leur marche à celle de l'animal, savoir se placer. Cela les oblige à faire attention. De même, aujourd'hui, ils arrivent, seuls, à ouvrir le mousqueton pour l'accrocher à la laisse. »

Céline Deharbe attend aussi de ces rencontres que les jeunes prennent plus facilement la parole en groupe. « Cela leur permet d'avoir confiance en eux ».

Ces séances leur offrent aussi la possibilité d'apprendre à moduler leur voix, comme le précise Ulrich Deharbe. « Il y a des intonations différentes à avoir selon qu'on félicite ou qu'on sanctionne l'animal. »

Après ces temps de travail, vient celui du toilettage. Les jeunes massent les chiens, afin qu'ils comprennent qu'ils vont être manipulés, et les brossent.

Des contacts très importants, qu'Aurore et ses camarades apprécient. « J'aime bien venir ici, car nous pouvons éduquer les chiens », précise la jeune fille. Même si elle avoue être triste quand, adoptés, les animaux s'en vont. « On s'y attache », raconte t-elle, tout en brossant Phébus.

D'autres progrès ont été notés, avec satisfaction, par Céline Deharbe. En septembre, Amélie avait peur des chiens. Si la jeune fille préfère toujours la compagnie des chats, elle ne dit pourtant pas non à une balade avec un chien...

Des changements qui donnent également le sourire à la présidente de SOS animaux, Brigitte Barsby.

« Cette expérience pourrait, peut-être, être adoptée à d'autres handicaps ».

Marion Chavot

marion.chavot@centrefrance.com


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